Compte rendu de l’assemblée générale de « Seine Moselle Rhône » du 18 février 2015

Message de Françoise Branget, Présidente-Déléguée.

L’association Seine Moselle Saône a rappelé son attachement à la réalisation de grands projets de liaison interbassins et autres aménagements fluviaux stratégiques ainsi que l’amélioration de la desserte fluviale des ports maritimes.Elle entent également accompagner les efforts de structuration et de modernisation de la composante fluviale du corridor européen de transport « Mer du Nord-Mediterannée ».

L’association regrette le manque d’ambition et le report à échelle lointaine du projet « Saône-Moselle, Saône-Rhin », entraînant la démission de plusieurs de ses membres et impactant de fait son équilibre économique.

Plusieurs interventions pertinentes lors de cette assemblée générale : celle de Madame Hélène Thiebaut du port autonome de Liége qui a présenté les aménagements d’envergure concernant l’agrandissement du port. Rappelons que la Wallonie fluviale c’est 44 Millions de tonnes transportées pour seulement 450 kilomètres de voies navigables.

Le représentant du maire de Nogent sur Seine, Hugues Fadin, a évoqué l’agencement du projet d’étendre le réseau à grand gabarit de l’axe Seine jusqu’à Nogent-sur-Seine.

Celui-ci entre dans la phase d’étude d’impact et l’enquête publique pourrait se tenir en 2016/2017 pour une mise en service 2020/2022.

Monsieur Julien Thomas, responsable du pôle climat énergie entreprises pour l’environnement, nous a, quant à lui, informé des stratégies des entreprises qui s’engagent face aux enjeux climatiques. Les modèles économiques de la mobilité à bas carbone reste à inventer.

Monsieur Girardot, directeur délégué de Voies Navigables de France a fait le point sur l’étude du corridor « Mer du Nord-Mediteranée » engagée par VNF et RFF en juillet 2014.

Après le rappel de la commande européenne qui souhaite initier une collaboration multimodale avec les trois modes de transport, monsieur Girardot a justifié la non prise en compte de la voie fluviale dans l’étude corridor par le report lointain de la réalisation du projet « Saône-Moselle, Saône-Rhin ».

Dans la présentation des documents de VNF, il n’est plus question du projet à deux branches tel qu’inscrit au schéma transeuropéen de transport, seule est évoquée la complémentarité à trouver entre le mode ferroviaire et fluvial pour relier les bassins Rhône-Saône et Rhin-Moselle-Saône. Les régions Bourgogne et Franche-Comté sont considérées comme des régions intermédiaires, même plus concernées par un quelconque projet. Vision totalement tronquée faisant fi de toute voie navigable existante notamment des deux Freycinet sur la Franche Comté.

J’ai bien sûr interpellé monsieur Girardot sur l’ambiguïté du discours de VNF entre l’étude voulant s’inscrire dans le processus multimodal européen et la réalité qui masque l’existence même de toute alternative fluviale. L’Etat se moque de nous et de l’Union européenne qui finance pourtant à hauteur de 50% le coût de l’étude, puisque le projet « Saône-Moselle, Saône-Rhin » figure dans le cœur du Réseau Transport et sollicite à ce titre la réalisation de ce projet pour 2030 au plus tard.

Voilà des financements publics bien mal employés dans une étude tronquée qui élude le contexte économique du Grand est de la France et des pays limitrophes, à savoir la Suisse et l’Allemagne, qui attendent depuis des années une volonté politique en matière de voies navigables propre à désenclaver le centre de l’Europe et a les relier aux grands ports de la mer du Nord et de la mer Méditerranée.

Ce n’est manifestement pas cette étude qui démontrera les besoins d’infrastructures attendus depuis des années, et ce n’est pas le report modal sur le ferroviaire, à condition qu’il existe un jour, qui viendra prendre en charge les quelque millions de tonnes qui transitent chaque année par l’axe Rhin-Rhône via la Franche Comté qui restera malheureusement le couloir à camions de l’Europe entière.

Parallèlement, nous attendons toujours le rendu des études préparatoires engagées en 2011 en vue de la tenue du débat public. A t-on une réelle volonté de nous les présenter ! Pas certain….

Un pays qui renie ses infrastructures est un pays qui n’a pas d’avenir.

Laisser un commentaire